J’ai découvert un programme qui pourrait intéresser les étudiants, et en général tous ceux qui ont à apprendre une série d’éléments comme le vocabulaire d’une langue. À l’origine, l’auteur l’a conçu pour apprendre le japonais (ce que je tente d’essayer de faire), mais ça marche avec n’importe quoi (des formules mathématiques, les dates de l’histoire de France…).
Ce programme, c’est Anki (ne soyez pas rebutés par la page en anglais, le programme est en bonne partie traduit en français). Il existe sous Windows, MacOS et Linux. C’est un Logiciel libre, et l’auteur (merci à lui pour son travail!) est ouvert à toute contribution. Il existe aussi une version pour IPhone (payante, par le même auteur) et pour Android (appelée « Ankidroid », gratuit et libre, développée par une communauté distincte). Anki peut synchroniser les données entre vos différentes machines (ordinateur et téléphone).
Avec ce programme, vous allez créer des fiches (en anglais: « flashcards ») qui contiendront les questions et les réponses. Les fiches peuvent marcher dans un sens (par exemple, vous aurez la question « en quelle année est la bataille de Marignan? » et la réponse « 1515 », mais jamais l’inverse, sauf si vous aimez jouer à Jeopardy) ou dans les deux sens (par exemple, « to think » et « penser » peuvent être tous les deux la question et la réponse). Ça vous pourriez le faire avec du papier, des ciseaux et un stylo, vous me direz.
Sauf que… le programme va vous interroger plus fréquemment sur les éléments que vous avez du mal à retenir (en fonction de votre taux d’échec et de réussite). Ça s’appelle la « répétition espacée« . Le cerveau retient mieux les choses qu’on a vu plusieurs fois, à espaces répétés qu’en bûchant au dernier moment comme un dingue.
Exemple: imaginez que vous vouliez apprendre une série de mots étrangers. Après chaque réponse, vous dites au programme si vous voulez revoir la question au court de la même séance, ou au bout de quelques heures, ou 3-4 jours. Au bout d’un moment, vous aurez retenu tous les éléments à court terme. C’est la fin de la séance, vous pouvez passer à autre chose.
La prochaine séance n’aura pas lieu avant le lendemain (minimum). À ce moment là, le programme va vous poser les questions selon les indications que vous lui avez donné. Comme c’est votre deuxième séance, il va sûrement vous ré-interroger sur tout. Et ça se passe comme pour la première séance, vous passez tout en revue jusqu’à ce que vous estimiez avoir retenu. Ce sera plus rapide que la première séance. Même si vous ne vous êtes pas forcé la première fois, il vous reste des souvenirs. Vous ferez la prochaine séance un ou plusieurs jours après, selon votre disponibilité (mieux vaut organiser des séances régulières et pas trop longues).
Plus vous avancez, plus les séances seront rapides, parce que le programme va espacer de plus en plus les questions dont vous vous rappelez facilement les réponses, par exemple: 9 heures, 2 jours, 5 jours, 7 jours, 15 jours, 1 mois… Vous pouvez donc rajouter de nouvelles questions au fur et à mesure de vos séances.
Après il est possible de faire ses séances de révision sans tenir compte des espacements du programme. On doit vouloir faire ça par exemple la veille d’un examen, pour être sûr de tout en revue.
Quand j’étais jeune, j’avais un cahier à deux colonnes: français et anglais/allemand. Mais en fait, quand on y pense, ce modèle est tout sauf optimal. On vit une belle époque quand même.
Ping : Conjugueur de verbes japonais en ligne de commande | Fabsk.eu
Ping : Script shell pour Anki: cartes/jours à venir | Fabsk.eu
Ping : Ankidroid: un script bash pour synchroniser | Fabsk.eu
J’utilise Anki depuis des années maintenant pour y mettres des phrases quand j’apprends une langue. Je préfère mettre des phrases que des mots parce-que ça fait travailler d’autres aspects de la langue et pas seulement le vocabulaire. L’application Tatoeki pour Android permet d’ajouter facilement les phrases du projet Tatoeba à un paquet Anki.