Mon avis sur 5 itinéraires cyclotouristes

Voila cinq itinéraires que j’ai fait à vélo en été, en tant que cyclotouriste peu aventureux (avec mon VTC et deux sacoches, logement par AirBNB ou auberges de jeunesses quand il y en avait).

La véloroute du Danube

Aussi appelée « Donauradweg » et faisant partie de l’Eurovélo 6. Je suis parti de la ville de Passau (Bavière, Allemagne, à 2h15 en train de Munich) où j’ai loué un vélo. Celui-ci peut être déposé à divers endroits le long du Danube, et je suis donc allé en 3 jours à proximité de Vienne.

J’ai trouvé le paysage agréable, avec un peu de variété (bord de rivière, champs…) et un dénivelé modéré. Il n’y avait que peu de faibles portions de chemins caillouteux, ce qui allait pour mon VTC de location à pneus bien épais. Prévoir de la monnaie pour traverser en bateau le Danube plusieurs fois (l’itinéraire change de rive sans qu’il y ait de pont; ça a peut-être changé depuis).

Par contre en Autriche il n’y avait pas de laveries automatiques (même à Linz, une des plus grandes villes et une de mes étapes).

Bref, une manière agréable de rejoindre Vienne depuis l’Allemagne, dans un environnement apaisant.

La vélodyssée de La Rochelle à Biarritz

Fait partie de l’EuroVelo 1. La Rochelle fait une très agréable ville de départ avec son ambiance maritime (et en plus il y a une auberge de jeunesse). C’est l’occasion de découvrir rapidement l’île de Ré (attention: 12km aller pour y aller, et ça fait une très longue journée si on fait en plus le tour de l’île).

Le gros de l’itinéraire se fait sur des pistes cyclables dédiées (comme c’est agréable de ne pas avoir à se préoccuper des voitures!) et le reste sur des petites routes où l’on se sent en sécurité.

La première étape jusqu’à Rochefort a été pour moi magique avec son passage en bord de mer et de station balnéaire. À Rochefort, le musée de la Corderie royale pourrait sembler à priori peu intéressant, mais j’avais bien fait de me fier aux commentaires: l’histoire de Rochefort et l’aspect stratégique de la fabrication des cordages m’a passionné.

Plus au sud, l’itinéraire m’a surtout marqué par les arrêts aux stations balnéaires, leurs grandes plages de sables (avec leurs vagues qui rendent la baignade moyennement relaxante) et de longues lignes droites à travers les pins d’abord agréables puis assez monotones. Je ne m’étais pas rendu compte que la plage n’est jamais vraiment à proximité de la piste cyclable. Avoir à marcher 200m aller du parking à vélo à la plage avec mes sacoches (12kg environ) m’a parfois dissuadé d’aller piquer une tête.

Découvrir la dune du Pilat était agréable. Par contre, comme il n’y a pas de consigne, il faudra soit attacher ses sacoches au vélo, soit avoir confiance (que personne ne les emportent, parmi les nombreux vélos du parking) ou bien les porter en haut de la dune. J’en ai porté une, ça a un peu dégradé l’expérience.

L’arrivée sur Biarritz m’a peu enchanté: circulation au bord d’un route à forte fréquentation, puis arrivé dans une ville bien vallonnée, j’ai rapidement regretté le calme des 10 jours précédents.

Un très bon souvenir globalement.

La Vélodyssée depuis La Rochelle, puis la Loire à vélo jusqu’à Orléans

Ce fut mon 2ème voyage. Même sans la joie de la découverte, la Rochelle reste agréable. Si la première étape au nord (une grande ligne droite répétitive le long d’un canal) n’est pas mémorable, la suite jusqu’à la Loire offre une variété de paysage (marais poitevin, champs, stations balnéaires) que j’ai bien apprécié. C’est agréable de garer son vélo un moment, aller faire trempette et repartir quand on veut.

J’ai trouvé la « Loire à vélo » agréable bien que manquant de variété. Mais l’itinéraire permet de visiter nombre de châteaux qui sont à proximité du fleuve (j’en ai vu 1 par jour max, un bon choix) et j’aurais regretté d’avoir manqué chacun d’entre eux. Certains sont plus réputés mais se trouvent bien à l’écart de l’itinéraire; au final, j’ai trouvé que rester proche de l’itinéraire « officiel » un bon choix.

Globalement, une grosse partie des voies de l’itinéraire est dédiée aux vélos et a un revêtement adapté à mon VTC. Il y a cependant des portions assez chaotiques (gros pavés, gros cailloux) vraiment désagréables et qui me demandaient de rouler lentement (je crains que ma chambre à air explose en cas de gros choc). J’en viens à me demander si je ne devrais pas acheter une fourche avec amortissement si mon itinéraire comporte trop de telles sections… Pas très agréable non-plus la section en terre qui m’a fait préférer une départementale (avec ses camions roulant à fond) un matin d’averse.

Le fait qu’il y ait le long de la Loire une ligne ferroviaire est un peu rassurant (en cas d’ennui mécanique ou de gros coup de fatigue).

Bref, un itinéraire que je recommande.

Le canal des deux mers

Cet itinéraire suit le canal latéral à la Garonne, puis le canal du midi. Mon itinéraire est parti de Bordeaux jusqu’à Sète, et j’ai poussé jusqu’à Montpellier.

Comparé aux deux au dessus, je trouve qu’il manque assez de variété. La piste est grandement dédiée aux cyclistes. Le revêtement est très agréable sur une grande partie, jusqu’à ce qu’on arrive dans l’Aude: là, VTT recommandé! J’ai préféré éviter la section directement après Carcassonne (en prenant le train). J’en avais fait une partie 2 ans avant et c’était très désagréable avec mon VTC: gros gravier, parties larges juste de quelques dizaines de centimètres…

Par contre, une fois arrivé dans l’Hérault, avant et après Béziers, l’aménagement est bien meilleur (surtout en bord de mer). Et j’ai été content de pouvoir m’arrêter me baigner.

Au final, un bon bol d’air, mais pas un itinéraire mémorable.

Le nord de la Bretagne, de Brest à Dinard, puis Rennes

La Bretagne permet d’échapper statistiquement aux grosses chaleurs de l’été. Par contre, le temps est fidèle au dicton: il y fait beau plusieurs fois par jour. Autrement dit, il pleut souvent. Lors de mon périple de juillet 2024, j’ai eu de la pluie le 2/3 des jours. Souvent, ce n’est qu’un faible crachin ou une faible pluie, et avec des vêtements de pluie ce n’est que peu dérangeant. Les averses ont été plus rares.

De Brest, j’ai suivi la V45, puis l’Eurovélo 1 à partir de Roscoff. L’itinéraire suit plus ou moins la côte, mais parfois reste quand même souvent à distance de la mer. De grosses portions sont rurales (ex: de Perros-Guirec à Paimpol) et j’ai trouvé celles-ci répétitives (je finis par m’y habituer, même si ça change de mon quotidien). La topologie allait d’assez plat à modérément vallonné (je crois que le pire était +600m sur une journée), donc adaptée à un trajet détente. Le parcours se fait surtout sur des pistes cyclables, sur des « chaucidous » (une seule file pour voitures pour les deux sens, encadrée de deux files cyclables) avec des automobilistes très respectueux ou des routes rurales à faible circulation. Il y a quand même quelques portions bien caillouteuses où je recommanderais un VTT.

La ville de Brest, reconstruite, n’est pas visuellement intéressante. La visite du château de Brest, présentant une histoire largement militaire du coin, était très intéressante. Autre lieu remarquable: le vallon du Stang-Alar. Hébergeant le Conservatoire botanique national de Brest, il donne l’impression d’être à une latitude bien plus au sud et est isolé du ronflement urbain. Un peu plus loin vers la pointe Saint-Mathieu, j’ai apprécié le Musée Mémoire 39-45, un ancien bunker présentant la vie des occupants allemands, des habitants et des résistants.

J’ai trouvé les paysages côtiers parfois très beaux et parfois juste agréables. Cela dit, j’avais déjà fait la côte de la nord de la Bretagne en voiture (ce qui donne pas la même perspective), donc cela a dû enlever une petite partie de la surprise.

L’île de Batz juste au large de Roscoff est agréable, mais j’ai eu la malchance de venir un jour de semi-marathon. Ma meilleure journée fut sur l’île de Bréhat (surnommée l’île aux fleurs): circulation uniquement à pied et à vélo (les seuls véhicules motorisés présents sont des tracteurs), des vues variées, végétation abondante (parfois tropicale). Un vrai sentiment de dépaysement, loin de mon quotidien urbain.

D’un point de vue nourriture, le nord du Finistère n’est pas vraiment touristique et assez rural, et donc je n’ai pas pu toujours trouver à manger au moment où je le voulais (en particulier le midi). Moins de restos qu’ailleurs, des boulangeries éparses où l’on ne trouve que très rarement des casse-croûtes salés (souvent pas de sandwich, très rarement des mets végétariens comme des parts de pizza ou des sandwichs au fromage/crudité)… Il faut donc acheter à l’avance, ou prévoir une collation de secours en attendant de trouver quelque chose. On trouve nombre de restos de galettes, mais c’est très vite répétitif. Pour un cyclotouriste végétarien, ce n’est une région facile.

Mon itinéraire final allant de Minihic-sur-Rance à Rennes faisait 100km le long d’un canal et était incroyablement plat (à part la montée du port au centre de Dinan, en poussant ma monture sur une jolie rue piétonne pavée bien pentue), sans trop d’effort mais un peu rébarbatif.

Rennes est relativement petite. J’ai regretté d’avoir manqué la visite guidé quotidienne. J’ai beaucoup apprécié la visite du Musée de Bretagne (gratuite). Une médiatrice nous a fait un tour thématique (les luttes en Bretagne de l’invasion romaine à nos jours) passionnant. Si intéressant que j’ai refait le tour ensuite. Spoiler: la langue bretonne est arrivée en Bretagne quand les habitants du sud de la Grande-Bretagne ont fuit les invasions (notamment des Angles et des Saxons).

Au final, un itinéraire bien agréable, mais parfois manquant de variété, sans la possibilité de sauter certaines portions (pas de train). Je recommande au moins pour le dépaysement, la fraîcheur agréable et la grande sympathie inspirante des gens (et les kouign ammans et les fars bretons que je pourrais manger en alternance à l’infini).

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