Ce que je ne savais pas sur le cyclotourisme

Dessin dans le style Makoto Shinkai: un·e cycliste portant une casquette et debout avec son vélo entre les jambes sur une piste étroite encadrée de murets et rambardes. Le chemin descend la pente abrupte d'une colline. La personne semble admirer la vue sur une ville côtière en contrebas. La végétation est verte et le ciel bleu avec des nuages indiquant un temps venteux.
La grande aventure du cyclotourisme!

Voila des choses que je me suis rendu compte qu’une fois sur la route.

  • Ne pas surestimer la distance qu’on peut faire lors d’une journée, ni sous-estimer la fatigue et les douleurs qui peuvent s’accumuler au fil des jours. Je pensais au départ que si je pouvais faire sans problème 100km un jour de week-end, je pourrais faire une distance un peu plus courte (ex: 75km) chaque jour de mon trajet. Sauf que pendant un voyage:
    • On n’est plus aussi frais par la suite qu’au premier jour.
    • On peut avoir le vent de face toute la journée, voire pendant plusieurs jours, et ce n’est plus du tout le même effort.
    • On peut se tromper de route ou vouloir faire un détour.
  • Ou partir plus tard le matin. Ou prendre le temps de visiter des lieus touristiques, se baigner, ou juste s’arrêter admirer le paysage.
    • Quand je suis le nez dans le guidon, je n’arrive pas à apprécier le paysage. À 15-20 km/h, j’ai l’impression d’en profiter.
    • On est plus chargé que lors d’une sortie à la journée, donc plus lourd, et moins aérodynamique. Je me contente de 2 sacoches arrières Ortlieb Backroller Classic bien solides et étanches (je recommande!), mais certains ont aussi des sacoches avant, une tente sur le porte-bagage et/ou une remorque.
    • Les pépins physiques sont plus embêtants quand les jours d’efforts s’enchaînent. Lorsque j’atteins ma limite physique, je commence à avoir mal au genou, et enchaîner les jours avec cette douleur est pénible.
  • Prendre en compte l’état de la piste cyclable. Sur les itinéraires des Eurovelo 1 (et sa partie Vélodyssée le long de la côte Atlantique), et Eurovelo 6 (Loire et Danube), de nombreuses portions sont des chemins de terre et de gravillons. Certains courts passages sont faits de pavés. Avec des roues de VTC aux pneus quasi-lisses (ce qui est mon cas, j’ai utilisé mon vélo du quotidien), c’est peu agréable. Cela doit être l’enfer avec un vélo de route. On ne roule pas à 30km/h sur ces portions. En fait sur les portions avec des plus cailloux, je dois rouler à 15km/h max, ce qui rallonge bien le temps de trajet.
  • Être bien étanche, c’est indispensable. Rouler sous la pluie pendant des heures c’est possible si on a des sacoches étanches. Marques couramment recommandées: Ortlieb et Vaude. C’est plus cher, mais c’est solide et c’est fabriqué en Allemagne (pas par de pauvres exploités d’Asie du Sud-Est). Les Backroller Classic ont un système où la fermeture s’enroule pour être bien étanche, comme avec des sacs de sports nautiques (maintes fois on m’a demandé si je faisais de la plongée, du bateau ou du kayak 😀). Avec en plus une veste à capuche et un pantalon de pluie couvrant les chaussures, on reste au sec, c’est magique.
  • Bien vérifier minutieusement l’état du vélo bien avant le départ. Pour éviter tout problème pendant le trajet (réparer sur la route sans avoir forcément tous les bons outils et les pièces de rechanges), mieux vaut bien passer en revue le vélo au moins 1-2 semaines avant de partir (histoire d’avoir le temps d’acheter les pièces, de réparer et de tester). Les câbles ou patins de freins ou les patins sont un peu fatigués? Autant les changer avant de partir, ce sera des soucis en moins pendant les vacances.
    Quelque chose semble suspect mais n’empêche pas de bien rouler au quotidien? Mieux vaut investiguer avant le départ pour ne pas tomber sur un problème insoluble au mauvais moment. Deux exemples:
    • Une semaine avant le départ, mon axe arrière faisait un bruit de cognement. J’ai cru le régler en jouant sur le serrage. Mais après 3 jours de voyage sans problème, les symptômes sont réapparus et il s’est avéré qu’il était cassé. Si je l’avais démonté avant de partir, je l’aurais compris et je l’aurais changé.
    • La veille d’un autre départ, j’ai voulu changer mon pneu avant et impossible de détacher la roue (attache problématique). Ne voulant rien empirer à un moment critique, j’ai parié sur le fait que je pourrais regarder plus tard. Sauf que pendant le trajet, j’ai crevé à cette roue. Heureusement, un club de voile a pu me prêter une pince (pas de magasin de cycles ou de bricolage à Roscoff-même), ce qui m’a permis l’enlever l’attache et de la remplacer par une de rechange que j’avais eu la présence d’esprit d’emporter. Mais ça aurait pu être très très pénible!
  • Avoir un garde-boue. Je n’en avais pas (en fait j’ai un pauvre modèle Décathlon simple qui ne tient pas bien donc que je n’ai pas emporté). Je pensais en bricoler un sur mon porte-bagage avec un sac poubelle et de l’adhésif, mais je n’ai pas anticipé la pluie ce jour-là. Au final, le vélo était bien crade. Au final, j’ai acheté des garde-boues SKS S-Board/S-Blade démontable (et volable) facilement.
  • Avoir les outils et pièces nécessaires pour les différents déboires. Si vous avez un problème technique et que vous êtes loin de tout magasin de vélo, ça risque d’être très embêtant pour votre périple. J’avais limité mon matériel à un multi-tool, une pompe, 2 chambres à air, un pneu, des démontes-pneus, des ciseaux, des câbles de freins et de vitesses et de l’adhésif. Cela m’a suffit, mais il me faudrait aussi de quoi réparer la chaîne. J’ai croisé un cycliste du coin qui avait endommagé sa chaîne, et si j’ai un dérive-chaîne dans mon multi-tool, je n’avais pas de maillons de rechange. Heureusement un autre voyageur en avait.
    Pour la prochaine fois, je pense avant de partir m’entraîner à démonter ou réparer les différentes parties qui peuvent poser problème (ex: changer le câble de frein).
    Par contre il se peut que certains types de casse ne soient pas réparables simplement, et quand on est à distance de tout magasin de cycles je ne sais pas comment on pourrait faire. Par exemple, j’ai cassé mon axe arrière, et je n’ai dû mon salut qu’au fait que je n’étais « que  » à 6 km d’une gare SNCF ce qui m’a permis de rejoindre mon étape suivante, puis à 1h en train de Toulouse où il y avait des magasins de cycles ouverts le lundi (contrairement aux autres petites villes) et où on a pu me le changer.
  • Si on loue un vélo, emporter de quoi réparer une crevaison. Si on loue un vélo, cela n’empêche pas que la roue puisse se dégonfler ou se crever. Ça m’est arrivé. Donc si j’avais à louer à nouveau, j‘emporterais ma pompe, des démontes-pneus, un multi-tool pour enlever la roue (si ce n’est pas une attache rapide) et un kit de réparation (rustines…). Ça ne prend que peu de place. Imaginez que vous creviez à 2h de votre destination, vous serez très content d’avoir ce qu’il faut.
  • Il n’y a pas de consignes à bagages dans certains lieux touristiques (ex: la dune du Pilat). J’ai vu plusieurs fois que certains laissent leurs sacoches sur le vélo, moi je ne suis pas rassuré.
  • Il n’y a pas toujours des restos/boulangeries/snacks/supermarchés quand on en a besoin. Surtout quand on est végétarien. Il m’est arrivé de louer une chambre dans un petit bourg où le moindre resto était à 6km aller; donc au « dîner » ce soir-là: pommes et cookies. Donc mieux vaut prévoir le coup: par exemple acheter des sandwichs dans une boulangerie le matin si on n’est pas sûr de trouver pour le midi et le soir.

En tous cas, mes deux voyages le long de la côte Atlantique et le long de la Loire ont été de très bonnes expériences (et en plus c’est écolo). Je recommande.

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