J’avais écrit quelques pensées sur la candidature de Manu Macron il y a quelques mois, avant la présentation de son programme. Certaines ne sont plus valides (par exemple, c’est moins flou). Voila quelques réflexions de plus après ses différents passages à la télé. Ce n’est pas du tout exhaustif, et il est plus facile de retenir les points les plus critiquables.
- Travail: C’est un peu le Gerhard Schröder ou le Tony Blair français. On va vers plus de flexibilité (qu’on peut aussi interpréter comme la capacité de l’employé à courber l’échine).
- Du droit du travail par branche/entreprise (sachant que les négociations sont un rapport de force, notamment quand la délocalisation est une menace)
- Plus de gens à travailler à leur compte (créer de nouveaux business c’est bien, c’est mieux que d’être chômeur, mais ça peut aussi amener aussi au nivellement général par le bas, et à du salariat déguisé comme avec Uber selon moi)
- De la formation/reconversion qui n’est pas pipeau (bon, chaque gouvernement s’y engage, espérons que cette fois ça soit décisif).
- Fiscalité: Des cadeaux assumés aux plus riches (cf. son passage à France 2).
- L’impôt de solidarité sur la fortune ne concernerait plus les capitaux (actions…), donnant lieu à un sacré coup de rabot. Raison invoquée: ils participent à l’économie. Acheter des actions de sociétés, est-ce vraiment stimuler l’innovation/la création de business, ou bien est-ce juste une rente et le changement de propriétaire de titres?
- Il a assumé complètement
le cadeaul’allègement fiscal qu’il avait accordé sur les actions gratuites («Nous devons être attractifs, on ne peut pas réindustrialiser si on ne favorise pas le financement de l’économie et si on n’attire pas les talents : les cadres dirigeants des grands groupes aussi »). C’est assumer la défaite/l’abandon de l’État au niveau de l’égalité devant l’impôt. - Pas un mot sur la lutte contre l’évasion fiscale et encore moins contre l’« optimisation » fiscale. Ce silence a le mérite d’être clair.
- Renouvellement politique: Ses candidats seront bel et bien issus à moitié de la société civile. Habituellement, les députés des partis traditionnels freinent toujours des quatre fers pour adopter les réformes de leur propre statut. C’est donc un bon signe. Encore faut-li qu’il y ait une majorité. Je vois déjà les députés ayant gardé leur siège voter contre comme un seul homme.